Parole de chercheur : Andrii STANOVYCH, ingénieur chimiste
A l’occasion de la Semaine de la recherche du 26 au 30 septembre 2022, nous souhaitons valoriser les profils inspirants qui travaillent quotidiennement au sein de BIOINSPIR. Découvrons dès à présent le portrait d’Andrii STANOVYCH, ingénieur chimiste.
Depuis combien d’année travaillez-vous chez BIOINSPIR ? Quel est votre parcours académique et professionnel ?
Andrii STANOVYCH : Je travaille chez BIOINSPIR depuis presque trois ans maintenant. Après avoir obtenu une Licence de Chimie à l’Université Shevchenko de Kyiv, en Ukraine, je suis venu en France afin d’obtenir le diplôme de Master Recherche en Chimie Organique à l’Université du Maine, au Mans. J’ai ensuite souhaité poursuivre ma formation en recherche par un doctorat à l’Université Paris Sud ; doctorat auquel j’ai pu accéder en réussissant le concours de l’école doctorale. Après trois années de recherche intense en chimie organique et médicinale, j’ai finalement obtenu le grade de Docteur en Chimie de l’Université Paris Sud.
Suite à cette formation très complète en recherche fondamentale, j’ai souhaité acquérir une première expérience post-doctorale dans un laboratoire de recherche académique qui avait un lien étroit avec l’industrie. J’ai ainsi décidé de rejoindre le laboratoire de Chimie Bio-Inspirée et Ecologique du Pr Claude Grison. J’y ai travaillé pendant 5 ans puis ai souhaité rejoindre la jeune entreprise BIOINSPIR en 2020, créée sur les résultats que j’avais établis. C’était pour moi la concrétisation de mon travail de recherche !
Le travail d’ingénieur chimiste est bien évidemment plus qu’un simple travail, c’est une passion qui permet de voir réaliser l’objectif de tout chercheur : voir ses résultats de recherche transformés en quelque chose d’utile !
Que représente pour vous cette semaine de la recherche au sein de BIOINSPIR ?
Andrii STANOVYCH : Il est très important de faire connaître les métiers liés à la recherche, car sans cela, il n’y a pas d’innovation, et sans innovation, la science n’avance pas.
Les métiers liés à la recherche restent assez vagues pour le grand public. Bien que la crise du COVID19 ait démocratisé une partie de ces métiers, la majorité reste encore dans l’ombre. alors qu’ils sont pourtant tellement nombreux !
De mon point de vue, la recherche est un ensemble de scientifiques et de plusieurs disciplines, qui :
- cherchent des financements
- confrontent leurs idées
- expérimentent
- valident
- critiquent leurs résultats
Vous travaillez au côté du Pr. Claude Grison, qui a remporté le Prix de l’Inventeur Européen 2022. Que vous apporte cette collaboration auprès de cette grande chercheuse ?
Andrii STANOVYCH : J’ai travaillé pendant 5 ans au sein de l’équipe de recherche académique du Pr. Claude Grison, et je suis très content de toujours pouvoir collaborer avec elle dans le cadre de BIOINSPIR.
Le Pr. Claude Grison a non seulement toujours des idées pour des nouvelles thématiques de recherche, mais elle trouve aussi toujours réponse aux problèmes rencontrés. C’est une véritable érudite !
Elle a également une grande expérience de recherche fondamentale mais également industrielle. En plus de cela, elle est experte de deux disciplines a priori contraire, la chimie et l’écologie, que BIOINSPIR souhaite développer.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à tous ceux qui souhaitent devenir ingénieur chimiste ?
Andrii STANOVYCH : Le métier d’ingénieur chimiste est un métier difficile mais passionnant, qui est bien plus interdisciplinaire qu’il n’y paraît.
La curiosité est une qualité essentielle pour devenir un bon ingénieur chimiste. Il me semble primordial de bien comprendre le fonctionnement de la recherche académique, mais également de la recherche privée, du développement et de la production industrielle. Je conseillerais à tous futurs ingénieurs chimiste de réaliser des stages ou expériences professionnelles à la fois dans le monde académique et dans le monde industriel. De plus, c’est un métier en pleine mutation et qui est en train d’évoluer avec le changement climatique. J’ai pu personnellement constater cette évolution ces dix dernières années entre le début de mon doctorat et mon activité professionnelle actuelle.
Aujourd’hui, je qualifierais mon métier d’ingénieur chimiste-écologiste, où je revisite la chimie traditionnelle en créant une nouvelle chimie moins polluante et plus respectueuse de l’environnement. En plus de se former classiquement avec un master ou un diplôme d’ingénieur en chimie, il me semble pertinent de se familiariser avec la chimie verte, qui est l’avenir de la chimie !